Chlorhexidine : allergie à risque… de récidive, à propos de 10 cas - 04/04/19
Résumé |
Introduction |
Les allergies à la Chlorhexidine sont en forte augmentation et parfois méconnues des professions de santé.
Méthodes |
Nous rapportons 10 cas de patients ayant présenté une réaction allergique immédiate à la Chlorhexidine (2 réactions de grade I selon la classification de Ring et Messmer, 2 grade II, 5 grade III, 1 grade IV) diagnostiqués entre 2015 et 2018 (CHU de Rennes et Grenoble) avec une majorité d’hommes (7 hommes, 3 femmes) âgés de 3 ans à 60 ans. Le diagnostic allergologique a été confirmé par des tests cutanés (prick test plus ou moins intradermoréaction) associés au dosage des IgE spécifiques Chlorhexidine (méthode Immunocap).
Résultats |
Sur les 10 cas d’allergie à la Chlorhexidine, 6 récidives sont constatées, dont 5 pour lesquelles le diagnostic n’a été posé qu’après la seconde exposition et 1 cas antérieurement connu mais réexposé à l’allergène malgré tout. Lors des récidives, les symptômes sont plus importants dans 3 cas sur 6 (choc anaphylactique de grade III ou IV). Le diagnostic est seulement posé lors de la consultation d’allergologie en moyenne 4 mois après la récidive, avec contre-indication définitive de la Chlorhexidine.
Discussion |
Notre série retrouve une augmentation des réactions allergiques à la Chlorhexidine qui prédominent chez les hommes comme décrit dans la littérature. La récidive, souvent grave, se présente comme un phénomène particulier dans la pratique médicale dû à une méconnaissance et/ou au manque de vigilance des soignants non allergologues. Il existe également un déficit d’information du patient sur cet allergène nouveau contenu dans de nombreux produits pharmaceutiques.
Conclusion |
L’incidence des réactions allergiques à la Chlorhexidine est en augmentation tout comme celle des récidives. Pour minimiser l’incidence globale, il est nécessaire de renforcer les actions de prévention primaire et secondaire auprès des soignants et des patients afin de l’évoquer plus précocement, et la confirmer par la réalisation rapide du bilan allergologique.
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Vol 59 - N° 3
P. 252 - avril 2019 Retour au numéro
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